77% des jeunes déclarent avoir déjà souffert de troubles liés à leur consommation d’alcool ou de drogues : accidents, isolement, échec scolaire, problèmes financiers ou pensées suicidaires. Un chiffre en hausse de 8 points depuis 2021.
Les résultats de la 5e édition du baromètre des addictions chez les jeunes, mené par Ipsos pour la Macif auprès de 3 500 jeunes âgés de 16 à 30 ans, révèlent une dégradation préoccupante de la santé mentale et comportementale des jeunes Français, marquée par une intensification des pratiques addictives et une banalisation des prises de risques, notamment dans l’espace public.
Hyperconnexion, usage compulsif des écrans et réseaux sociaux, consommation de drogues, prises de risques sur la route, troubles émotionnels… Depuis 5 ans, le mal-être ne cesse de s’aggraver et s’ancre durablement dans le quotidien de la jeunesse française.
Cette édition 2025 du baromètre des addictions chez les jeunes marque un tournant alarmant, les pratiques addictives des jeunes s’intensifient, leurs conséquences s’aggravent et les comportements à risque se banalisent. Cette spirale addictive, entre substances, écrans et prises de risque, s’ancre profondément dans le quotidien des jeunes. Une génération lucide sur les dangers, mais souvent impuissante à reprendre le contrôle, malgré une conscience grandissante des impacts sur leur santé mentale, leur sécurité et leurs relations sociales.
Les chiffres clés
77% des jeunes interrogés déclarent avoir expérimenté des troubles liés à leurs consommations d’alcool et de drogues
Leur consommation des réseaux sociaux les amène à perdre la notion du temps (81%), avoir du mal à s’endormir (76%), s’isoler (66%)
1 jeune sur 2 déclare avoir déjà eu des troubles du comportement après avoir passé du temps sur les réseaux sociaux
72% des jeunes déclarent téléphoner, consulter leurs réseaux sociaux ou faire des selfies en conduisant une voiture, un scooter ou un vélo
41% d’entre eux font des selfies ou des vidéos en conduisant leurs deux-roues
Les réseaux sociaux, refuges toxiques qui isolent et fragilisent les jeunes
36% des jeunes passent plus de 4 heures ou plus par jour sur les réseaux sociaux.
Une majorité des jeunes reste passive face à la dépendance numérique malgré une lucidité croissante. Seuls 50% d’entre eux ont désactivé leurs notifications, et à peine un tiers encadre ou surveille réellement sa consommation (32%).
Malgré une conscience accrue du danger, l’habitude et le besoin de connexion immédiate l’emportent. Près d’un jeune sur deux (45%) justifie ces comportements par sa capacité à “faire plusieurs choses en même temps”.
“Reprenez le contrôle”, une campagne de sensibilisation inédite
“Reprenez le contrôle”, c’est le nom de la campagne de sensibilisation, sous la forme d’une expérience sociale inédite, que lance la Macif sur les réseaux sociaux à l’occasion de la sortie de ce 5e baromètre des addictions chez les jeunes. Sous le regard de Fabien Olicard, expert en influence cognitive, six participants testent leur résistance face aux stratégies secrètes des réseaux sociaux. Leur objectif : relever 3 défis interactifs directement inspirés des techniques les plus addictives du numérique. Cette expérience met en lumière les mécanismes invisibles qui influencent notre comportement : défilement infini, notifications manipulatrices, système de récompense aléatoire, FOMO (*), bulles de filtrages et fake-news.
Fabien Olicard éclaire les biais psychologiques derrières nos comportements en ligne, décrypte les mécaniques psychologiques qui nous rendent tous accros et délivre des messages de prévention.
L’avenir des politiques jeunesse se dessine aujourd’hui dans cette capacité à conjuguer vision stratégique et ancrage terrain. Fort de 25 années d’accompagnement de projets jeunesse multiformes, nous savons que les solutions durables naissent de cette alchimie entre expertise opérationnelle et innovation politique.
Laurent DUMONTEIL – Vingt-huit années à arpenter l’univers jeunesse m’ont enseigné une évidence : les politiques qui transforment vraiment naissent de l’expérience du terrain. Des campagnes anti-addictions aux projets éducatifs innovants, j’ai appris à décoder les vrais besoins derrière les discours convenus. Aujourd’hui, mon cabinet accompagne ceux qui veulent dépasser les effets d’annonce pour créer de véritables politiques jeunesse. Parce qu’en matière de jeunesse, l’expertise ne se décrète pas – elle se mérite.