De la garde familiale au service public : 50 ans d’évolution de la petite enfance (Par Laurent DUMONTEIL).
Savez-vous que lorsque j’étais petit, c’était ma grand-mère qui me gardait parce que mes parents n’avaient pas les moyens logistiques, financiers et de connaissances pour d’autres modes de garde ?
Cette réalité personnelle, que beaucoup d’entre nous avons vécue, illustre parfaitement les défis auxquels font face aujourd’hui des millions de familles françaises (en hexagone). La solidarité familiale, pilier traditionnel de notre société, ne peut plus à elle seule répondre aux besoins croissants de garde d’enfants dans un contexte socio-économique profondément transformé.
Le défi majeur de la garde d’enfants en France : une crise structurelle
La France traverse aujourd’hui une véritable crise de la garde d’enfants qui touche des millions de familles sur l’ensemble du territoire national. Selon les dernières données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), près de 40% des familles rencontrent des difficultés significatives pour faire garder leurs enfants de moins de 3 ans, une situation qui s’est considérablement aggravée depuis la pandémie de COVID-19. De même, je ne me pencherait pas ici sur la baisse notable et historique du métier d’Assistant Maternelle ou des ogres, le livre-enquête du journaliste Victor Castanet sur les dérives des crèches privées…
Cette réalité se manifeste par des phénomènes concrets et mesurables qui impactent directement le quotidien des familles. Les listes d’attente en crèches publiques s’allongent dangereusement, avec une durée d’attente moyenne de 18 mois dans certaines métropoles comme Paris, Lyon ou Marseille. Cette pénurie d’offre publique contraint les familles à se tourner vers des solutions privées dont le coût explose littéralement, représentant jusqu’à 60% du budget familial pour les ménages aux revenus modestes, selon l’Observatoire national de la petite enfance (ONPE).
De même, les finances publiques décrochent, on le sait et de ces multiples conséquences sont actuellement à l’oeuvre. Je prendrai les conséquences de cette pénurie structurelle dramatique pour l’égalité des chances et la cohésion sociale.
Les statistiques révèlent que 35% des mères sont contraintes de réduire leur activité professionnelle ou de renoncer totalement à leur emploi, créant ainsi un cercle vicieux d’inégalités économiques et de genre particulièrement préoccupant dans le contexte actuel de recherche de parité professionnelle. Cette situation génère des répercussions durables sur les trajectoires professionnelles féminines, compromettant l’autonomie financière des femmes et perpétuant les inégalités salariales.
Les avantages fondamentaux du Service Public de la Petite Enfance
Face à cette crise systémique, le Service Public de la Petite Enfance (SPPE) représente une transformation structurelle majeure qui dépasse la simple offre de services pour devenir un véritable projet de société. Cette politique publique innovante garantit à chaque famille une solution d’accueil adaptée pour les enfants de moins de 3 ans, constituant ainsi une réponse systémique aux difficultés d’accès aux modes de garde que connaissent actuellement les familles françaises.
L’architecture du SPPE repose sur une approche territoriale intelligente qui articule différentes solutions d’accueil – collectives, individuelles et innovantes – en fonction des besoins spécifiques locaux. Cette logique de maillage territorial permet de réduire significativement les inégalités d’accès tout en optimisant l’utilisation des ressources disponibles. Le dispositif mobilise l’ensemble des acteurs locaux autour d’objectifs convergents : réduction des disparités territoriales, amélioration qualitative de l’accueil, renforcement du soutien à la parentalité et promotion du développement harmonieux des enfants.
Les bénéfices concrets pour les territoires sont substantiels et mesurables. Le SPPE assure une réponse concrète à 100% des familles avec une solution d’accueil adaptée, renforce considérablement l’attractivité territoriale pour les jeunes ménages et les entreprises en quête de main-d’œuvre qualifiée, professionnalise davantage les métiers de la petite enfance en créant de nouveaux emplois durables et génère un impact social mesurable sur le développement des enfants et l’égalité des chances dès le plus jeune âge.
L’opportunité stratégique de l’anticipation
L’opportunité de préparer dès maintenant le SPPE revêt une importance stratégique majeure, particulièrement dans le contexte du déploiement national prévu. Les collectivités qui anticipent cette transformation bénéficieront d’avantages compétitifs considérables qui détermineront leur positionnement futur.
L’avantage temporel constitue le premier bénéfice de l’anticipation. Les territoires qui construisent aujourd’hui leur stratégie d’accueil du jeune enfant disposent d’un temps précieux pour préparer leurs infrastructures, former leurs équipes et adapter leurs politiques locales avant le déploiement complet. Cette anticipation permet également de se positionner comme territoire pilote ou précurseur, offrant la possibilité de tester des approches innovantes, de les ajuster selon les retours d’expérience et d’être pleinement opérationnel lors du déploiement national.
L’avantage financier représente un enjeu économique majeur pour les budgets locaux. Historiquement, les territoires qui s’engagent précocement dans les grandes réformes publiques bénéficient de financements plus avantageux et d’un accompagnement institutionnel renforcé de la part de l’État. Cette logique de captation des financements précoces peut s’avérer déterminante pour la viabilité économique des projets territoriaux et leur capacité d’investissement.
L’avantage stratégique se manifeste par un positionnement privilégié qui confère aux collectivités anticipatrices une reconnaissance en tant que territoire d’innovation sociale. Cette position d’avant-garde renforce leur attractivité pour les jeunes familles et les professionnels qualifiés, créant ainsi un cercle vertueux de développement territorial qui profite à l’ensemble de l’écosystème local.
L’intégration avec les dispositifs existants constitue également un atout majeur pour les collectivités déjà engagées. Pour les nombreuses collectivités déjà impliquées dans des Conventions Territoriales Globales (Ctg), l’intégration précoce de la dimension SPPE permet d’assurer une continuité et une cohérence optimales dans leur politique sociale globale, maximisant ainsi l’efficacité des investissements déjà réalisés.
Agissons ensemble : le moment est venu
Le Service Public de la Petite Enfance représente bien plus qu’une simple réorganisation des services existants. Il constitue un levier de transformation territoriale qui, préparé avec anticipation et méthode, peut positionner les collectivités comme des références nationales en matière de politique familiale et de développement social.
Cette solution est actuellement en phase de déploiement et j’accompagne déjà des collectivités visionnaires qui n’attendent pas les prochaines échéances électorales pour se préparer à cette transformation majeure. Ces territoires pionniers construisent aujourd’hui les fondations d’un service public d’excellence qui bénéficiera demain à toutes les familles.
Je serai présent lors des prochains salons des maires et des directeurs généraux des services, événements privilégiés pour échanger sur les enjeux concrets de mise en œuvre et partager les retours d’expérience des territoires déjà engagés. Des entretiens individualisés sont également possibles pour approfondir les spécificités de votre territoire et construire ensemble une stratégie adaptée à vos enjeux locaux. N’hésitez pas à envoyer un courriel sppe@cabinetdumonteil.com
L’avenir de nos enfants et l’équité territoriale se construisent aujourd’hui. Ne laissons pas passer cette opportunité historique de transformer durablement l’accueil du jeune enfant sur nos territoires.
Je suis Laurent DUMONTEIL, dirigeant et consultant. J’ai été le « papa » des pôles ressources et handicap présents aujourd’hui dans tous les Départements de France, j’ai créé des crèches, accompagné les agents CAF dans leurs formations… et je continue d’accompagner les familles à pouvoir concilier vie professionnelle et vie familiale.
Référence bibliographique : Sénat. (2024). Rapport d’information sur l’accueil des jeunes enfants : pour un nouveau service public de la petite enfance. Commission des affaires sociales, Rapport n°432.
#ServicePublicPetiteEnfance #PolitiqueFamiliale #CollectivitésTerritoriales #AccueilJeuneEnfant #InnovationSociale
Pour télécharger notre offre, cliquez ici
